Un couvre-feu digital pour lutter contre la dépendance aux écrans et préserver son sommeil
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La consommation des écrans a explosé
Selon l’étude menée par Santé publique France, les Français dorment à présent moins de sept heures par nuit, une donnée préoccupante quand les bienfaits d’une bonne nuit de sommeil ne sont plus à prouver pour notre organisme.
Parmi les facteurs entraînant cette diminution d’une heure en vingt ans, notre rythme de vie est clairement désigné, notamment l’augmentation exponentielle de la consommation du temps d’écran ou plutôt des écrans.
Il y a encore 30 ans, l’unique écran que nous consultions était l’écran TV, mais en un quart de siècle les écrans se sont multipliés dans notre quotidien et nos foyers : ordinateur au travail et à la maison, tablette, smartphone, console de jeux. Notre société est progressivement devenue une société hyper-connectée avec tout une offre de services qui s’est développée et greffée autour : forfait illimité en data et en SMS, accès à des catalogues infinis de séries, réseaux sociaux ouverts 24h sur 24, tournoi de jeux vidéo en réseau, etc. On consomme à gogo et on ne s’arrête jamais.
45% des adultes consultent des écrans dans leur lit
Ainsi selon la dernière enquête de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, près de la moitié des adultes (45%) consultent des écrans au lit le soir, et ce durant plus de 1h30 pour un quart des utilisateurs !
C’est une des causes majeures de la dégradation de notre sommeil. En effet la lumière bleue émise par les écrans inhibe la sécrétion d’une hormone qui est clé pour le sommeil : la mélatonine. Notre horloge biologique est alors déréglée et notre endormissement retardé.
Sans oublier le stress que peut provoquer le contenu de cette consommation tardive (e-mail professionnel, attente du like sur les réseaux sociaux), n’en jetez plus, notre sommeil est sérieusement endommagé !
90% des enfants ont accès à un écran à la maison
Ce constat est encore plus saisissant pour les enfants et les adolescents. D’après cette même enquête, la nuit des 11-15 ans s’est écourtée de 1h31 alors que les besoins de sommeil n’ont pas changé. 24% des enfants de 11 ans se déclarent fatigués le matin, 34% à 15 ans.
La surconsommation des écrans est également montrée du doigt : 90% des enfants ont accès à des écrans au sein du foyer, et en moyenne à 3 supports. Nos jeunes passent une partie de leur soirée à converser sur les réseaux sociaux ou à jouer en réseau, et les émotions que ces activités entraînent finissent par retarder leur sommeil.
L’impact est d’autant plus destructif qu’il intervient à l’âge où ils ont besoin d’un sommeil reposant pour consolider leur mémoire et leur croissance.
Des outils numériques qui favorisent la dépendance
La difficulté dans cet usage excessif des écrans, réside dans le fait que la plupart des outils numériques que les jeunes et les moins jeunes utilisent (réseaux sociaux, jeux vidéos, applications mobiles, …) sont conçus pour que les utilisateurs y passent le plus de temps possible.
En effet, si l’on prend l’exemple des réseaux sociaux qui occupent une place de plus en plus importante dans nos journées : […], leur utilisation repose sur la mise en place d’algorithmes qui régissent nos fils d’actualité et dont l’objectif est de nous garder le plus longtemps possible sur les plateformes pour visionner, commenter, partager, liker…
Ne soyons donc pas trop dur envers nos enfants et nous-mêmes ! Car ces outils sont conçus pour nous rendre “addict”. Les ingénieurs de YouTube, Facebook, Instagram et consorts, ont créé délibérément des systèmes pour nous inciter à se connecter de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps…nous rendant ainsi dépendant des écrans…
Sans culpabiliser outre mesure, il convient donc d’être ferme et de nous imposer des règles à nous-même et à nos enfants pour conserver une bonne hygiène de vie et de sommeil et préserver notre santé sur le long terme.
La solution des spécialistes : un couvre-feu digital
Face à cette augmentation du temps passé sur les écrans, les experts, comme le docteur Marc Rey, neurologue et Président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, se prononcent pour une mesure choc : la mise en place d’un couvre-feu digital.
Pour les adultes, les spécialistes recommandent ainsi de se déconnecter des écrans une heure avant de se coucher, pour se mettre ainsi dans de bonnes conditions pour préparer son endormissement.
Pour les enfants, la mesure est encore plus radicale avec un arrêt des connexions à partir de 19h. Les jeunes auront alors plus de temps pour s’adonner à des activités plus apaisantes comme lire, écouter de la musique, ou discuter en famille de sujets plaisants.
La mode a été (malheureusement) aux couvre-feux, mais notre sommeil est un actif si précieux et si bénéfique pour notre santé qu’il serait dommage de passer à côté des solutions visant à l’améliorer.
Le silence n’est pas un espace neutre, c’est un écran sur lequel chacun est libre de projeter ses fantasmes – Alice Zeniter, L’Art de perdre (2017)
- Une surexposition à la lumière bleue produite par les écrans peut conduire à moyen terme à des troubles de l’humeur et du sommeil.
- Le temps de sommeil des adolescents a diminué de près de 1h30 en quelques années du fait de l’utilisation accrue des écrans !
- Les réseaux sociaux favorisent des comportements addictifs vis à vis de l’utilisation des écrans.
- Les spécialistes du sommeil recommandent d’éteindre les écrans (smartphones, tablettes, ordinateurs, TV) au moins 1h avant de se coucher !
Le sommeil et les nouvelles technologies : les recommandations de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance
L’association 3-6-9-12 accompagne les parents, les éducateurs dans l’encadrement de l’usage des écrans en fonction de l’âge des enfants : 3, 6, 9 et 12 ans
Des conseils en images de l’INVS pour les jeunes pour les aider à lutter contre la fatigue et à adopter une véritable hygiène du sommeil.